Mon amant - Mon mari...et moi

[cleopatre]

Bonjour,

Difficile d'écrire un récit qui relate ma situation, je vais essayer d'être aussi claire que possible sur une situation que je ressens comme inextricable :

Je suis en couple depuis 16 ans avec mon mari (j'ai 33 ans). Depuis un peu plus d'un an, je lui suis infidèle. J'ai eu une première relation qui a duré 3 mois. Cela a été une première révélation sur ma sexualité. Je ressentais différents manques depuis longtemps avec mon mari mais n'ayant pas connu d'autre partenaire, je n'étais pas certaine que la sexualité pouvait être mieux ailleurs.
Cette première infidélité m'a "prouvé" en quelque sorte qu'il y avait un véritable problème.
J'ai donc décidé d'aller voir une psychothérapeute d'abord seule pour comprendre ce passage à l'acte. Elle m'a proposé d'engager une thérapie de couple avec mon mari pour résoudre les problèmes. J'ai stoppé cette aventure et ouvert le dialogue avec mon mari pour lui faire part du fait que je trouvais nos relations sexuelles et de couple non satisfaisantes (mon mari ne sait pas que j'ai été infidèle).
A ma grande surprise, pour lui, tout était bien...nous avons fait quelques séances ensemble avec la psy, beaucoup discuté... Mais rien ne s'arrangeait. Je ressentais un énorme vide, je suis tombée à la limite de la dépression. Ma vie me semblait inintéressante, ennuyeuse, je n'arrivais plus à aller faire du sport, je pleurais très souvent etc...

Ce n'est sans doute pas la meilleure idée que j'ai eu, mais j'ai à nouveau commencé une relation infidèle...mais cette fois...ce fut une révélation. Révélation totale sur le plan sexuel, avec une complicité et une compatibilité avec cet homme qui me semble encore à ce jour inimaginable. Je poursuis encore aujourd'hui cette relation (depuis 8 mois)mais je me sens désormais dans une impasse.

J'ai arrêté la psychothérapie de couple pour une thérapie seule et j'en arrive à la conclusion que le divorce est sans doute la meilleure solution. Mais alors que cela me paraissait clair il y a qq semaines, les choses devenant plus concrètes (nous avons commencé à parler garde des enfants, vente de la maison...), je ne parviens plus à savoir si c'est la bonne solution :
- je ne parviens pas à quitter mon amant, je suis totalement accroc alors que je sais qu'il n'a pas de sentiment pour moi et n'a aucune intention de quitter sa femme.
- j'ai très peur de regretter ce choix de divorce comme si la relation avec mon amant agissait peut être comme un "écran de fumée". Est-ce qu'au fond tout ça n'est qu'un problème sexuel? Aurais-je dû prolonger encore la thérapie de couple?
- j'ai peur de ne pas arriver à tout gérer seule, de perdre pied.

Merci de votre regard sur cette situation. Ma psy pense qu'il faut que je quitte mon amant pour avancer et affronter réellement la séparation...mais je n'y arrive pas...j'ai l'impression d'avoir encore des choses à vivre avec lui.

[Francine.Chonnaux]

Vous sentez que votre mari ne vous épanouit pas sexuellement. Vous avez une révélation sur le plan sexuel avec un autre homme. Aujourd'hui vous vous demandez si demander le divorce était un bon choix.

Si votre psy vous a dit de quitter votre amant pour affronter la séparation, votre psy pense pour vous, changez en. Il n'y a que vous qui puissiez trouver ce qui est bon pour vous, avec l'aide d'un(e) autre psy.

[cleopatre]

Merci pour votre réponse.

Je n'ai pas véritablement demandé le divorce sur le plan juridique mais nous commençons à envisager cette option avec mon mari. Je pourrais dire à mon mari de nous laisser encore un peu de temps mais je ne veux pas le faire espérer inutilement à un retour de mes sentiments et de desir pour lui.

[cleopatre]

Avez-vous des pistes de questions à se poser qui me permettraient d'avancer?
Je réfléchis sans cesse à tout cela sans parvenir à y voir clair.
Merci

[Francine.Chonnaux]

Bonsoir,

En même temps vous sentez que vous n'avez plus de sentiments avec votre mari et en même temps il vous ait difficile de quitter un homme que vous avez aimé. Je comprends que c'est difficile, d'autant plus que cette relation a démarré quand vous aviez 17 ans et que vous avez des enfants.

Tout au long de notre vie, nous changeons. J'ai coutume de dire que hier j'étais une personne différente et que demain, je serais une autre personne.

Aujourd'hui, vous doutez "Ne fais-je pas une erreur en le quittant ?" et puis vous vous demandez si allez au bout de la relation (réessayer) est juste pour lui dans le sens où vous n'avez aujourd'hui plus de sentiments et que vous doutez que vos sentiments pour lui puissent revenir.... Vous vous culpabilisez de lui donner espoir. Et en même temps, vous avez envie d'aller au bout de la relation pour être certaine de ne pas faire une erreur.

Peut-être prendre soin de votre culpabilité....

[cleopatre]

Merci à nouveau pour votre réponse. La culpabilité me semble être une bonne piste, car c'est un sentiment que je ressens fréquemment, et pas uniquement dans ma vie amoureuse.

J'ai lu diverses choses à ce sujet qui font sens car cette culpabilité est en quelque sorte une preuve d'immaturité, il faudrait que je parvienne à assumer ma décision et à passer à l'action.

Reste cette relation avec mon amant que je ne parviens pas à stopper...elle m'apporte du plaisir physique dont j'ai envie mais je continue à espérer des sentiments de sa part qui n'arriveront sûrement pas...là encore peut être une preuve d'immaturité de ne pas parvenir à arrêter cela.

[Dubreuil]

[quote="cleopatre"

J'ai lu diverses choses à ce sujet qui font sens car cette culpabilité est en quelque sorte une preuve d'immaturité,
- Certainement pas ! En tout cas pas comme votre phrase le formule.

Un peu de " psychanalyse " : C'est la culpabilité qui sous-tend le fait de désirer. La culpabilité est inhérente à notre nature humaine. L'éradiquer c'est ne plus pouvoir vivre.. si personne ne se sentait coupable, si tout le monde faisait " ce qu'il veut " sans se culpabiliser, il n'y aurait plus personne sur terre, chacun aurait déjà éliminé son voisin, et le dernier serait mort de faim, de soif, d'angoisse et.. de désir.

Reste cette relation avec mon amant que je ne parviens pas à stopper...elle m'apporte du plaisir physique dont j'ai envie mais je continue à espérer des sentiments de sa part qui n'arriveront sûrement pas...là encore peut être une preuve d'immaturité de ne pas parvenir à arrêter cela
- Pourquoi ne pas plutôt ASSUMER votre désir et vos actes ? Vous êtes libre. Et votre corps aussi vous appartient..
Immaturité peut-être.. si vous avez envie de tout dire pour " décharger " votre conscience. Mais vos deux vies seront irrémédiablement changées..

[cleopatre]

Merci pour votre réponse.


Pour être plus précise, évidemment la culpabilité est nécessaire mais lorsqu'elle devient paralysante à plusieurs niveaux, il faut la combattre. Culpabiliser de ne pas avoir fait un travail parfait par exemple, se rendre malade pour une chose que d'autres considereraient comme anodine etc... je suis svt dans ce schéma là ce qui m'a sûrement poussé à rester aussi longtemps dans une relation qui ne me convient pas.

Je pense assumer mon désir avec mon amant. Je n'ai pas véritablement culpabilisé sur le fait d'avoir cette aventure, qui m'apporte bcp. Et pas besoin de me décharger auprès de mon mari pour ces actes.

Je culpabilise de quitter mon mari en revanche mais cela va de mieux en mieux également avec les échanges ici.
C'est cet acte là qu'il faut que j'assume.

[Dubreuil]

" Je culpabilise de quitter mon mari en revanche "

- Pourquoi ?

[cleopatre]

Pour plusieurs raisons mais principalement parce que j'ai peur de regretter mon choix et un peu une sensation de ne pas avoir "tout" tenté pour sauver mon couple.

L'amour pourrait-il revenir?
Mais en même temps je me dis parfois qu'y a-t-il à sauver?