Amener quelqu'un à consulter un psy

[Vachouille]

Bonsoir.
Je vous rejoints pour tenter d'avoir des conseils.
Je suis l'ainée de deux enfants.
J'ai un frère plus jeune de trois ans.
Nous avons eu une enfance déchirée, avec un père très autoritaire, violent envers notre mère
et nous rabaissant sans arrêt.
Pour ma part, j'ai un jour décidé de quitter ce climat pour "ma survie"
ou pouvoir rebondir.
Chose qui a poussé ma mère a faire de même.
Mon frère est alors resté auprès de notre père.
Il a vécu des tas événements.
Pour finir par se retrouver a la porte au retour d'un départ suite a une dispute.
Après quelques épisodes, notre Père est reparti vivre sur l'île de son enfance.
Je n'ai pour ma part plus aucun contact vu qu'il refuse de reconnaitre ses torts et nous rejette la faute.
J'en souffre bien entendu du manque d'un père
mais préfère la tranquillité plutot sue le conflit incessant.
Mon frère semble toujours attendre des paroles de regrets et attendre un comportement digne d'un père .
Il n'arrive pas a se stabiliser sentimentalement.
Ni même dans sa vue Professionnelle.
Après une séparation d'avec sa petite amie après 4 ans de vie commune, il la revoit et parfois la rejette violemment alors que c'est bien lui qui recherche sa présence.
Il ne fait que parler du fait que quelque chose l'empêche d'avancer et ne cesse de parler d'éventuelles vacances sur le lieu d'habitation de mon pere.
Ma mère et moi nous faisons du soucis pour lui.
Nous ne savons pas comment l'amener à consulter ni même
si aller revoir son père pourrait l'aider sachant qu'il n'aura pas les réponses qu'il attend.
Comment l'aider ? Comment amener quelqu'un à consulter un psy ?


Merci de votre réponse

[Dubreuil Nicole]

Bonjour,
il me semble que sans s'en rendre compte votre frère reproduit peu à peu le comportement violent de votre père. Ceci envers sa petite amie, et sans doute continuera-t-il avec " les femmes " en général. Ce qui est attendu et " logique ", puisqu'il a vécu avec lui et subi son influence. L'identification au père, au masculin, est nécessaire pour le garçon et l'aide à structurer sa personnalité.
Ce n'est qu'une fois devenue adulte que la personne ( garçon ou fille ) arrive à faire la part des choses. A discerner la violence de la colère, à comprendre qu'elle a sa propre vie à construire loin des schémas négatifs imposés par les parents dans son enfance.
Mais l'enfant pense toujours que le parent défaillant ne l'est pas par nature, mais par faiblesse. La plupart du temps il pense que " c'est de sa faute " à lui, qu'il doit réparer, il est fragile psychiquement, influencable, et il culpabilise du comportement de ce parent en voulant le protéger à tout prix.
( Comme exemple je prendrai un adulte dans une voiture en train de conduire et de hurler sur les autres automobilistes qui le dépassent. A côté de lui il y a un chien complètement terrorisé, aplati, qui croit que tout cela s'adresse à lui, et qui fait son possible pour montrer qu'il est dépendant, soumis, etc.. )
L'enfant veut prendre en charge l'adulte, lui trouve des circonstances atténuantes, l'excuse, prend son parti, se met du côté " du pire " tout en souffrant de honte et de colère d'avoir un tel parent. Sa haine est inconsciente mais bien réelle pour ce parent immature qui le met en danger. Cependant, par fidélité filiale, et tout en réprouvant violemment ses agissements, il veut rester son allié en croyant ainsi " l'aider ", lui qu'il croit seul contre tous, paradoxalement le plus " faible " devant ses victimes. Cet enfant, en grandissant, peut aller jusqu'à s'armer avec l'adulte pervers contre sa propre famille et devenir à son tour tortionnaire et jouir de la bonne foi naïve et du désarroi de ses proches aimés. Sans le vouloir il est en imitation malsaine, par culpabilité pour des actes qu'il n'a pas commis.
Vous voyez donc qu'il est très difficile d'intervenir à la place de quelqu'un d'autre. C'est à votre frère de se rendre compte du danger de ses illusions à vouloir à tout prix être aimé du père.
Et malheureusement, beaucoup d'enfants devenus grands en sont encore à espérer, à quémander de la part du père ( ou de la mère ) un amour, un comportement, quelque chose qu'ils considèrent comme un dû, mais que le parent ne peut pas donner. Lui-même n'ayant pas réglé ses propres traumatismes de l'enfance.
A mon sens, il serait plutôt préférable que vous considériez, qu'au contraire, votre frère doive absolument revoir son père. Aller au bout de son désir, de sa démarche, de sa quête affective.
Maintenant que le petit garçon est adulte, il peut " régler " seul ses conflits avec lui. Entre hommes.
Beaucoup de choses pourront se passer, y compris que votre frère comprenne qu'il ne peut plus fantasmer une relation idyllique, que cet homme n'est pas à l'image de ses attentes.
C'est à lui de trouver le juste équilibre entre l'amour et la haine.
C'est une expérience nécessaire que vous devez respecter. C'est ainsi que votre frère pourra alors décider de ses sentiments, assumer sa maturité, se libérer du joug paternel. Et vivre enfin une vie affective épanouissante.
Bien à vous
Nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne

[Vachouille]

Bonsoir.je vous remercie pour vos explications.
Nous pensions l'aider a partir en voyage afin qu'il aille voir notre Pere sil le souhaite.
Je respecte ce besoin qu'il a d'attendre des paroles ou des comportements réconfortants.
Ce que je crains, c'est qu'en affrontant la réalité telle vous la décrivez, il se sente encore plus mal
et que personne ne puisse trouver les mots ou les gestes qu'il faut pour sil se réveille.
Je ne veux pas qu'il souffre plus encore mais je ne veux pas non plus qu'il continue
a agir de tel façon et a être incompréhensible et incontrôlable selon les termes de nombres de ses amis proches.
D' ou ma question : peut-on réellement gerer seul ce genre de soucis ?
J'ai également de mon cote des soucis de comportement et relationnel dans mon couple, dans ma relation avec ma mère
et j'ai parfois le sentiment que notre vie ne sera jamais "rose" que nous narriverons jamais a sortir de ce schéma...

[Dubreuil Nicole]

bonjour,
je ne sais pas si votre frère a besoin d'entendre des paroles réconfortantes de la part de son père, ce qui me semble le plus important pour lui c'est qu'en effet vous l'aidiez à " se prendre en main ", à devenir mature.
Si vous voulez l'aider financièrement pour aller voir votre père, c'est votre droit, mais il serait préférable, s'il ne l'a déjà fait, que ce soit lui qui économise pour ce projet. C'est le sien et non le vôtre.
C'est quand on réussit à mettre à bien un projet qui nous tient à coeur, de A jusqu'à Z, c'est quand on y arrive seul, que l'on peut regarder les autres en face, reprendre confiance en soi, et souvent désirer changer de vie.
Au moins doit-il vous demander ( à la famille ) de lui PRETER cet argent. Et bien sûr le rembourser, pour être libre de lui-même et indépendant. Sinon son ressentiment envers la famille grandira, et il s'en détachera comme s'il était victime du " bien " qui lui a été fait. Ce qui risque de l'aveugler et de considérer que comme son père, il est jugé et incompris.
C'est très délicat, prenez mes paroles au sérieux.
Ce garçon ne pourra changer de comportement que si face à lui vous soyez tous cohérents et tranquilles dans vos convictions.
C'est le respecter que de ne plus le considérer comme le petit frère incapable de se maîtriser.
Vous pouvez lui dire que vous comprenez son désir, que cela vous parait agir en adulte que de vouloir mettre les choses au clair avec son père. Dites-lui alors que vous êtes d'accord pour lui prêter l'argent et mettre au point le remboursement étalé. Ne faites PLUS JAMAIS aucun autre commentaire au sujet du père, de son désir de le voir, de l'argent que vous prêtez. Car aussi dur que ce soit, cela ne vous regarde pas.
C'est sa vie, pas la vôtre. Il doit s'assumer entièrement, y compris dans ses désirs comme dans ses colères.
Plus vous rentrerez dans l'inquiétude face à lui, moins il se sentira sûr de lui, et plus il vous en voudra de ne pas lui faire confiance.
Ce n'est pas votre histoire, c'est la sienne. Agissez avec lui comme si c'était un étranger.
Et c'est le cas, nous sommes tous étrangers et différents les uns des autres, tous seuls aussi, dans ce que nous sommes, et nos difficultés à le faire comprendre à l'autre.
Et nous sommes seuls dans nos besoins, nos aspirations, nos buts.
( Au nom de " la famille " on fait parfois n'importe quoi. Il y a de dramatiques exemples. On étouffe la personnalité des personnes, on les empêche de partir, d'être elles-mêmes. Certaines en viennent à ne plus désirer vivre. )
Voilà déjà une porte de sortie, pour ne plus être dans votre carcan, votre " schéma " familial.

[Vachouille]

J'ai bien compris ce que vous mexpliquez.par contre il ne se confie pas a sa famille . Ou que très rarement. Il ne m'a parlé qu'une fois du besoin de demander a son pere sil regrettait son comportement . Nous savons par son ex petite amie qu'il est violent avec elle, quil vient la voir quand il se sent en besoin et qu'après il la rejette a d'autres occasions. Par ses amis qu'il agit bizarrement qu'il est a cran. Il nexprime pas concrètement qu'il veut revoir son père mais cela secomprend dans son discours et ses actes.
Dois je aborder le sujet sans attendre que cela nempire, lui expliquant les retours que nous avons a son sujet, dois je lui dire alors ce que vous mexpliquez plus haut ?
Jai bien peur quilne m'en parle pas pour l'instant .
Etje suis bien d'accord que c'est sa vie , qu'il a a construire en plus !

[Dubreuil Nicole]

Ne lui parlez pas. Ecrivez-lui. En prenant votre temps, en pesant vos mots.
Dites-lui TOUTce que vous voulez lui dire en une seule fois, car vous ne pourrez plus le refaire, de peur de perdre l'impact de votre parole.
Que cela parte de votre coeur, qu'il n'y ait pas de jugement, pas de conditions, pas de menaces.
C'est tout.

[Vachouille]

Merci beaucoup. Merci du temps que vous apportez pour l'écoute, et laide précieuse que vous apportez par vis conseils.
Merci.

[Dubreuil Nicole]

Et maintenant, si vous le voulez encore, parlez-moi de vos propres soucis, ceux avec votre mère, votre entourage..

[Vachouille]

Si je le veux encore ? Il y en a des choses a dire, mais bien sur j'en ai envie .
Moi, on va dire que d'avoir decidé de quitter mes parents, laissant mon frère et ma mère continués a supporter
le climat de disputes, de ne pAs avoir droit a la parole sous peine d'en etre devalué, je ne le regrette pas.
Ma mère n'aurait jamais quitté mon père, trop soumise financièrement et moralement, elle ne voulait pas risquer de nous laissé avec lui.
Un autre enfer m'attendait alors.
La peur que mon Pere revienne me chercher, violente les autres membres de ma famille, suite a sa colère.
La solitude alors que mon compagnon trimait plus de 12h/ jour....
Je ne connaissais personne dans cette nouvelle région.
J'ai eu la force de continuer mes études, que jai réussi.
Mon problème est que je suis très directive et sèche ( je ne trouve pas le mît juste) envers mon compagnon
et ma mère.
Pour schématiser, je ne fais que critiquer ce que fait mon compagnon, je suis très passive en amour , ne l'aime pas quand il le mérite . Pas démonstrative.
Très négative.
Je flippe qd je pense aux année gâchées et qui ne se rattraperont jamais.
J'ai la haine d'avoir essayé ,malgré tout, d'établir un dialogue avec mon père et de le faire sortir de son hatitude , habituelle et qu'il mait rejeté la faute , dis qu'il n'avait aucun tort, et qua l'âge de 2ans il aurait pu me laissé.
Quelle tristesse et quel desaroi de ne pas avoir des relations familiales normales: de l'amour !
Je me deteste après coup quand je me rends compte que ma façon d'être et ma façon de répondre sèchement limite "méchante" de ne pas savoir aimer sont du certainement au modèle que je n'ai pas eu !
Je n'admets pas devoir encore souffrir après tout ce que j'ai vécu !
Ma mère: je n'arrive pas a avoir une relation normale avec elle.
Nous avons un problème de communication. Nous nous disons des banalités.
Je suis heureuse quelle soit sortie de "son" enfer et quelle vive d'autres choses.
Mais quelque chose cloche. Elle est comme une ado. Semble revivre cette période quelle n'a pas vécu a l'époque et je
crois que ça me gêne de devoir la secouer des fois.
D'avoir un rôle de " mère "envers elle .alors quelle est tout ce qu'il me reste, on ne communique pas .

[Vachouille]

( je continue le flot qui me vient )
mon compagnon ne cesse de me dire que dans ma famille nous ne nous disons pas franchement les choses..
Nous avons peur de heurter l'autre et je crois que chacun prends sur soi.
Quel dégât ...