Fantasme fessée

Forum fantasme féminin, femme
anneclaire
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Fantasme fessée

Message par anneclaire »

Voilà un sujet dont j'ai bien du mal à parler. Je n'ai plus de relations sexuelles depuis plus de 10 ans. Et je fantasme sur la fessée depuis l'adolescence. Je n'arrive pas à me comprendre et à l'accepter. Je ne comprends pas qu'une personne ayant eu à subir la maltraitance physique et mentale de ses parents puisse éprouver aussi une sorte de plaisir que je juge malsain. Il m'arrive souvent de regarder des clips sur internet relatif à ce sujet. Ce sont des clips "soft". Il s'agit juste de fessées, pas de bondage ou autres, cuir etc. J'ai honte ! Je me sens totalement anormale. J'ai essayé de me comprendre, mais je n'y arrive pas.
Je vous écris là, mais j'en tremble d'oser le dire. Je profite de l'anonymat pour vous en faire part. J'ai extrêmement peur de découvrir que je ne vaux pas plus que mes parents puisque la violence est en moi aussi. C'est inconcevable pour moi ! Je ne peux et ne veux pas être comme eux ! Je lutte depuis toujours contre cette violence passée. J'ai même tendance à militer contre. Je veux dire par là que, dès qu'une conversation s'engage dans ce sens, je ne peux m'empêcher de m'en mêler et d'exploser. Alors pourquoi, est-ce que la fessée m'attire ? C'est une forme de violence aussi, non ?
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Dubreuil Nicole
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Re: Fantasme fessée

Message par Dubreuil Nicole »

Quand vous étiez enfant vous avez subi des maltraitances physiques. Ce qui ne voulait pas dire que malgré tout vous n'aimiez pas les personnes qui vous les infligeaient.
Le seul rapport " affectif ", c'est à dire le seul lien qui vous unissait à ces personnes étaient la souffrance physique. C'était au moins cela, une preuve que pour eux vous existiez puisqu'ils vous frappaient.
La douleur de recevoir des coups pour vous punir ( pensiez-vous ) de quelque chose dont vous vous étiez rendue coupable selon eux, alors que vous ne saviez pas la plupart du temps ce dont il s'agissait, vous a laissé cette " nostalgie " d'un lien pathogène ou c'est la douleur qui prouve inconsciemment que l'on existe pour quelqu'un. Et qu'il faut en passer par là, puisque petite fille les adultes ne vous donnaient que cela comme moyen de communication.
Et pour atténuer le désespoir et la détresse de cette petite fille injustement torturée, il est facile de comprendre que l'inconscient en fait progressivement " une jouissance ", qu'elle garde maintenant enfouie dans son corps de femme.
( Cependant chacun(e) son histoire, cela ne veut pas dire que les autres personnes qui aiment les fessées dans les ébats sexuels ont été des enfants malheureux !! )
anneclaire
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Re: Fantasme fessée

Message par anneclaire »

Merci pour l'explication, c'est plus claire pour moi. Cependant, croyez-vous qu'il m'est possible de m'en débarrasser ? ça me pèse beaucoup ! OU devrais-je essayer d'accepter cette façon d'être ? Je ne suis peut-être pas complétement responsable de la genèse de cette "déviance", mais j'ai l'impression d'être en total désaccord avec moi-même. Je ne sais pas si je m'exprime bien.
J'éprouve, il est vrai, pour ma famille un amour et une haine tenace. Cette ambivalence me bloque dans mes rapports humains, je crois.
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Dubreuil Nicole
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Re: Fantasme fessée

Message par Dubreuil Nicole »

Vous en débarrasser, je l'ignore. Votre sexualité s'est constituée plus ou moins à partir du plaisir et déplaisir de cette souffrance psychique infantile.
Je comprends l'ambivalence de vos ressentis à ce sujet, qui se fondent avec vos sentiments pour votre famille.
Vous pouvez suivre une psychothérapie avec un psy de votre ville. Cela vous permettra de mieux gérer tout cela.
Ainsi, peut-être arriverez- vous à accepter cette " déviance " comme un trait original de votre personnalité ?
C'est également le fantasme sexuel de beaucoup d'hommes que de donner " tendrement " des fessées à la femme qu'il aime ( et respecte ! )
anneclaire
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Re: La fessée

Message par anneclaire »

Je vois déjà une psy. Et je n'ai abordé ce sujet que par écrit. Pas moyen de dire les mots. En tous cas, vous êtes très rassurante et ça fait vraiment beaucoup de biens. Un grand Merci :D
Du coup, j'abuse un peu de votre franchise. Et vous sollicite encore . Il m'arrive de me frapper moi-même et ce, depuis que j'ai osé écrire sur papier ce fantasme. De ce fait, je n'ose encore moins l'exprimer oralement. Mais, il me reste un autre doute. En fait, dans mes fantasmes, je ne suis pas toujours adulte :oops:
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Dubreuil Nicole
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Re: La fessée

Message par Dubreuil Nicole »

Vous frapper vous même est une suite logique de ce que vous avez vécu enfant dans vos tortures physiques et mentales. Vous continuez à vous punir d'être vous même. De ne pas avoir été regardée et aimée comme tout enfant le mérite.
La flagellation par ex, est très connue dans le masochisme. Ou celui qui la pratique y trouve sa jouissance.

Votre psy l'a-t-elle lu ?
Est-ce depuis que vous lui avez donné que cela se produit ?
Si oui, c'est que vous avez établi avec elle un " transfert ". Vous revivez dans l'instant présent ce que l'on vous faisait subir petite fille. Elle est quelque part l'image déplacée de l'agresseur.
Vous devez le dire à votre psy. Elle qui saura dire ce qu'il faut pour faire en sorte que vous avanciez dans ce transfert qui inaugure que vous êtes sur la bonne voie de l'acceptation d'une partie de votre passé.
Bien à vous.
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Dubreuil Nicole
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Re: La fessée

Message par Dubreuil Nicole »

NB. Je ne suis pas très rassurante. Ce n'est pas mon propos.
Mon propos est d'analyser ce que vous dites en toute honnêteté professionnelle.
Mais, tant mieux si cela vous réconforte, vous en avez cruellement besoin.
Ne doutez pas de votre équilibre mental.
anneclaire
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Re: La fessée

Message par anneclaire »

Le jour où j'ai donné à ma psy ce papier où j'indiquais cette "déviance", nous n'en avons pas beaucoup parlé. J'attendais, en fait, qu'elle me guide, m'explique et me rassure. Mais, il n'en a rien été. De ce fait, j'ai continué d'exposer ce trouble dans mes écrits personnels, mais, je n'en ai jamais parlé et plus jamais transmis d'écrits. Parfois, je tente de m'en approcher et rien, je me dégonfle au dernier moment ou pire, je perds le fil de mes pensées. Ce billet, elle l' a pris et m'a dit qu'elle le lirait et que nous en parlerions la fois suivante. A la séance qui a suivi, je lui ai demandé ce qu'elle pensait de ce que j'avais écrit. Mais, elle n'en a pas dit grand chose. ça m'avait coûté tant d'efforts que j'en étais fortement déçue et me suis dit bêtement que j'étais choquante peut-être.

Vous avez raison, c'est depuis la transmission de ce message que j'ai commencé à me frapper moi-même. D'ailleurs, je pense même que c'est depuis ce moment-là que j'ai de nouveau des envies sexuelles. Au point que je ne me reconnais pas.
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Dubreuil Nicole
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Re: La fessée

Message par Dubreuil Nicole »

Parlez absolument à votre psy du trouble où vous met son silence.

Dans votre cure, c'est un tournant déterminant. Il est très important qu'elle vous donne une réponse satisfaisante.
Qu'il y est là de sa part une parole, un " contre-transfert " signifiant.

Que son silence vous mette dans une telle culpabilité est le signe indiscutable qu'il y a là matière à faire naître le désir.
Que vous interprétez d'ailleurs magistrale dans la réalité !

N'hésitez plus.
anneclaire
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Re: La fessée

Message par anneclaire »

Je sens bien que vous avez raison, il faut que j'ose enfin lui dire ce que je ressens depuis que je lui ai donné mon message. C'est terrible, je cherche déjà comment formuler sans utiliser les mots, comme si ces derniers étaient chargés d'une trop grande émotion. Mais, j'ai tellement peur d'être jugée, d'être déçue encore, de sortir de chez elle encore plus mal. Ce qui arrive malheureusement encore fréquemment. Bien sur, elle n'est pas là pour juger. Mais, j'ai beau le savoir, je panique quand même.
Un jour, elle m' même dit, avec le sourire : "mais, qu'est-ce que vous en avez à faire de ce que je pense!"
Je me suis sentie toute bête.

Vos propos me sont, en tous cas, très précieux. Jamais, cela n'a été aussi clairement expliqué. Et pourtant, j'ai déjà, au total, 11 ans de thérapie derrière moi (7 ans avec un psychiatre à 25 ans où l'enjeu était vital et où je n'étais pas en capacité de réfléchir plus avant sur moi-même). Aujourd'hui, j'ai envie de sortir de mes blocages, de dépasser mon histoire et d'espérer aimer et l'être.
Je n'en ai jamais autant dit sur le sujet qu'ici, vous me redonnez cet espoir.
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